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Hollande à L’OLJ : Il ne peut pas y avoir de solution en Syrie sans que le Liban y soit pleinement associé

Sylviane ZEHIL (Nations unies, New York) |

« Il ne peut pas y avoir de solution en Syrie sans que le Liban y soit pleinement associé », a déclaré hier à L’Orient-Le Jour le président français François Hollande. « Pourquoi ? Parce que tout ce qui concerne la Syrie a des effets sur le Liban. Les réfugiés d’abord : 30 % de la population aujourd’hui au Liban sont des réfugiés syriens ou irakiens », a indiqué M. Hollande, en réponse à la question de savoir s’il fallait déployer une force de l’Onu pour sécuriser la frontière du Liban avec la Syrie, comme cela avait été le cas avec la Finul au Liban-Sud.

François Hollande s’exprimait avant de prendre part à l’important « Sommet sur les opérations de maintien de la paix », initié et présidé par le président des États-Unis, Barack Obama. Il avait rencontré dimanche soir le Premier ministre Tammam Salam en marge des travaux de la 70e session de l’Assemblée générale de l’Onu.
« C’est vrai que le Liban, le Premier ministre (Salam) me l’a confirmé, voudrait assurer la sécurité. Il ne peut pas être question d’envoyer des forces des Nations unies sans qu’il y ait de règlement en Syrie. Donc ma réponse est claire, même si elle n’a pas d’effet immédiat, a précisé le président Hollande. Il s’agit d’abord de mettre en place un gouvernement de transition en Syrie qui ait une capacité de retrouver l’efficacité et la légitimité de son action. Nous devrons sécuriser la frontière, et régler aussi la question des réfugiés. C’est alors qu’il sera possible pour les réfugiés qui sont aujourd’hui au Liban de retourner dans leur pays », a-t-il ajouté.

M. Hollande a par ailleurs plaidé pour un soutien financier au Liban. « Le Liban doit être soutenu financièrement parce qu’il vit ce qu’aucun autre pays ne peut imaginer supporter, a-t-il déclaré. La moitié de la population au Liban est formée de réfugiés syriens, irakiens, palestiniens. Est-ce que je dois prendre pour exemple ce que cela pourrait représenter pour un pays comme la France ? Certains utiliseront cette comparaison pour faire peur. Mais on voit ce que cela peut avoir comme conséquence. Soyez certaine que je continuerai, au nom de la France, à agir », a poursuivi le président Hollande.
« Et puisque vous me parlez de la Finul et puisque j’aurai l’occasion de m’exprimer devant les Nations unies sur les opérations de maintien de la paix, la France prend toute sa part et continuera de prendre toute sa part à la Finul », a conclu le président français.

Salam
François Hollande avait auparavant reçu Tammam Salam à son lieu de résidence à New York, l’hôtel Langham, en présence des ambassadeurs Antoine Chédid et Nawaf Salam, ainsi que de la délégation française accompagnant le président français. Leur entretien a porté notamment sur les développements au Liban et dans la région, la sécurité du pays du Cèdre et la question des réfugiés syriens.
Dans un point de presse hier, M. Salam a indiqué que les contacts de M. Hollande n’avaient pas abouti au sujet de la présidentielle au Liban, c’est pourquoi il a décidé de reporter sa visite à Beyrouth à novembre prochain, de sorte que les circonstances du succès de sa visite soient assurées.
Signalons par ailleurs que le Premier ministre s’est entretenu hier avec le président égyptien, Abdel Fattah Sissi, ainsi qu’avec ses homologues turc, Ahmet Davutoglu, et irakien, Haider Abadi.