Site icon IMLebanon

Verbiage en berne

BILLET

 |  

Heureusement que ce pays est dépecé en communautés, confessions, tribus, clans, sectes et familles pour nous permettre de bénéficier, tout au long de l’année, d’une tripotée de jours chômés dont le nombre lutte contre les journées de production… et gagne !

Non mais, quel calme, quelle tranquillité : la logorrhée réduite au minimum, plus d’index relevé devant les caméras comme pour un toucher rectal, moins de pelotages spectaculaires en guise de réconciliations bidon.

Pour l’heure, les seules éructations proviennent du Basileus du CPL, qui a sorti son glaive contre le gouvernement accusé de lèse-chrétiens et, depuis, menace tous les jours de « renverser la table ». Décidément, c’est une manie ! Il doit tenir ça de beau-papa, qui du temps de sa gloire avait une dent durable contre ce mobilier vénérable. À l’entendre, on croirait que sans lui maronites, melkites et byzantins risquent la déportation immédiate.

Cette guignolade de la conformité au pacte national – comme avant elle celle de l’implantation – viendra ainsi rejoindre la truellée des sujets passe-partout qui font les délices des débris officiels, toujours en mal de salivation devant les micros qui traînent.

Pour l’heure, le sujet de prédilection reste la présidentielle. Faut-il une majorité simplette ou deux tiers d’ahuris pour choisir celui qui posera son auguste fessier sur les hauteurs de Baabda ? Le candidat retenu sera-t-il quatorze-martien, crypto-barbu ou incolore ? Les intermittents du neurone sont à genoux, tremblants d’émotion. Mais, dit-on, il se noie plus de gens dans les verres que dans les rivières, vu que ce sont les Saoudiens et les Iraniens qui trempent leur biscuit à la place des Libanais. Une démocratie parlementaire asticotée par une monarchie de droit divin et une République théocratique… Le monde à l’envers ? Non, le monde arabe !

Clemenceau disait qu’il existe deux organes inutiles : la prostate et la présidence de la République. La vérité est qu’au train où vont les choses, il n’y aura sans doute jamais plus de président au Liban. Mais chut, Michel Aoun et Sleiman Frangié ne le savent pas encore…